Les corsos défient les ans grâce à de nouveaux bénévoles
Ce week-end de Pâques, deux communes du Périgord vert, plutôt éloignées l’une de l’autre, renouent avec les fêtes pascales fleuries : La Rochebeaucourt et Lanouaille (1).
La première n’a que 400 habitants et souhaite se refaire une beauté grâce à la future déviation. En attendant, Jean-François Ducher, « patron » des fêtes de Pâques, est fier d’affirmer qu’elles durent depuis 125 ans et vont débuter samedi avec un marché de nuit. Et se poursuivre dimanche avec une exposition de métiers d’art, un défilé de chars fleuris (15 h 30) et même illuminés le soir… plus une ultime cavalcade lundi à 15 h 30.
Ajoutez à cela un concert de Jean-Michel Zanotti (sosie vocal de Luis Mariano) dimanche, un feu d’artifice lundi et la fête foraine les trois jours. La participation nouvelle de cafetiers et aubergistes a été un élément précieux.
Miracle britannique. Pour Jean-François Ducher et son équipe, ces fêtes pascales sont « l’âme du village ». Mais le président a beau expliquer que le comité s’est démené pour attirer le public de Haute-Vienne et des deux Charentes, et s’est ingénié à renouveler tous les héros de ses chars, il admet que les gens du pays, souvent d’âge respectable, se sont retrouvés face à une tâche titanesque.
Constat : « Il nous fallait choisir les sujets, les couleurs et les graphismes ; réaliser les carcasses métalliques ; confectionner de 6 000 à 15 000 fleurs par sujet ; les implanter par collage ; fabriquer les costumes et enfin décorer les remorques. »
Or, depuis peu d’années et avec pour cette édition 2009 une belle action concertée, une vingtaine de Britanniques du secteur – dont 15 femmes – sont venus apporter leur talent. Leur chef de file est un grand gaillard d’outre-Manche, Stuart Ross, devenu vice-président du Comité des fêtes. Sa devise : « Le corso n’est ni français ni anglais, il est de La Rochebeaucourt ! »
Avec sa femme Patricia et Wendy, Laura, Stella, Jacky, l’Irlandaise Shannon, et on en passe, il est devenu le roi de la restauration des chars. Il en a déjà stocké 70 dans les carrières ! Pourquoi cet engouement ? Stuart explique qu’en 2002, venu donner un coup de main, il rêva en prenant le volant d’un tracteur tirant un char !
Lanouaille et Walt Disney. Du côté de Lanouaille, où l’on fête ce week-end le 30e anniversaire du corso fleuri pascal, on est plus classique. Ce sont les retraités qui, mêlés à des jeunes, continuent à former le gros des troupes des artisans des fameux chars.
La fête promet dimanche d’être belle avec sept chars s’inspirant des héros de Walt Disney ; une parade de 16 mascottes à peluches d’animaux ; les majorettes de Sauviat ; un canon à confettis ; la célèbre formation limougeaude des Gueules sèches accompagnant des bandas locales ; une course pédestre lundi ; enfin la rétrospective photos (contact 05 53 52 28 27), présentée en mairie. Sur trente ans, un millier ont été reçues. Et elles étaient mercredi en cours de classement !
(1) À noter encore à Trémolat un corso fleuri lundi, avant une chasse aux oeufs à 17 heures. Et la veille, vide-greniers toute la journée dans le bourg.
Auteur : Alain Bernard
a.bernard@sudouest.com
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