Article paru dans le journal Sud Ouest du 25 avril 2011.
Le 127e corso fleuri a hier affronté la pluie. Il se poursuit aujourd’hui à 15 h 30 et 22 h.
Hier pour son 127e corso, La Rochebeaucourt a jonglé entre le chaud et le froid. Une demi-heure après le départ des sept chars fleuris, les organisateurs, yeux désespérément tournés vers le ciel plombé, leur faisaient faire demi-tour.
Pour ne pas risquer de voir fondre sous la pluie printanière les fleurs en papier de Nounours, de la montgolfière, du bateau des pirates, de la carriole de la country, de la Roue de la fortune ou du cheval à bascule géant, l’ordre de repli fendait les cœurs, mais s’imposait.
Il faut savoir ce que pareille fête représente annuellement dans ce village modeste, pour comprendre la déception qui envahissait jeunes et moins jeunes. On pestait contre la météo, on déambulait sous les gouttes, on attendait des moments meilleurs, mais quand ?
Des familles nombreuses réunies de loin pour la fête (ainsi 28 personnes chez les Guillet !) faisaient corps face à l’absurdité de la météo et des bandas jouaient avec héroïsme pour éviter la débandade. Celle des Belous de Laleu de La Rochelle faisait, avec ses 37 musiciens, vibrer ses cuivres pour exorciser le déluge. Quant aux vingt musicos d’Abzac (dont le benjamin, Nicolas, 5 ans), ils faisaient valser quelques villageois irréductibles et danser une demi-douzaine de majorettes.
Miracle du soleil revenu
Bien sûr, la fête foraine était là pour maintenir la bonne humeur. On y croisait des Anglais exposant des fleurs ou bien Richard, un autre Britannique, costumé en bouffon.
Puis, contre toute attente, au premier rayon de soleil, le retour inespéré des chars a réchauffé les cœurs. Bien sûr, les intempéries avaient dispersé bien des troupes et les pirates du bateau à tête de mort restaient introuvables. Tant pis, c’est un vaisseau fantôme qui a finalement surfé sur les gouffres amers, tiré par un prosaïque tracteur.
Village frontière aux cluzeaux anciens lovés dans la falaise d’Argentine, La Rochebeaucourt aura cette année encore rempli son contrat traditionnel, parallèle à celui de Lanouaille. Mais hier, le corso fleuri aura, de toute évidence, sacrément « eu chaud » !
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