Article paru dans le journal Charente Libre du 16 avril 2009.
En Mer du Nord, les pêcheurs ramènent dans leurs filets des os de Mammouths et de Rhinocéros, mais ce n’est pas le Déluge qui les a noyés.
Lorsqu’en mai 1990, Jean-Michel Négroni, géologue de la société CMP qui ouvrait une carrière de calcaire près de La Rochebeaucourt, présenta de gros ossements au conservateur du musée d’Angoulême, il reçut la confirmation qu’il s’agissait bien de restes appartenant à un Bison fossile. Une fouille de sauvetage fut rapidement entreprise et la cavité éventrée par la carrière se révéla être une grotte, un aven plus exactement, ayant piégé un Bison et des Rennes lors de la dernière période glaciaire.
Malheureusement, les quelques jours écoulés entre la découverte et l’intervention des paléontologues suffirent au pillage de toute la partie antérieure du squelette du Bison, car l’animal était complet. Par chance, le crâne échappa à la destruction. Il s’agissait d’un Bison des steppes mâle de grande taille, sa hauteur au garrot dépassant les deux mètres.
Au Pléistocène, le Bison des steppes (Bison priscus) étendait ses grands troupeaux de l’Europe occidentale à l’Alaska. Son aspect nous est connu grâce à ses vestiges osseux, ses restes momifiés et gelés et les représentations qu’en ont fait les chasseurs paléolithiques. Contrairement au Bison américain, les pattes antérieures n’étaient pas couvertes d’une longue fourrure. Celle-ci était de couleur noire sur le ventre et l’arrière-train, alors que les flancs formaient une tache ocrée claire. Les cornes des mâles étaient grandes, jusqu’à 1,50 mètre d’envergure, et peu incurvées.
Le dimorphisme sexuel était plus prononcé que chez les Bisons actuels, avec des mâles beaucoup plus gros que les femelles, et dont le poids dépassait la tonne.
Disparu il y a 10 000 ans, le Bison des steppes pourrait avoir pour descendant le Bison d’Europe, mais cette filiation n’est pas vraiment démontrée.
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