Article paru dans le journal Charente Libre du 30 mars 2012.
Situé à Combiers, l’édifice en ruine va renaître de ses cendres Grâce au coup de coeur de Raphaël de Monferrat Qui veut le valoriser et l’ouvrir au public.
Un vaste parc fermé derrière des grilles rouillées. Quelques murailles cachées au beau milieu d’une végétation sauvage. Voilà ce qu’on aperçoit depuis le pont de la départementale 939 qui enjambe la Lizonne.
Ce sont les ruines du château dit de La Rochebeaucourt, qui est en fait situé dans la commune de Combiers, mais il jouxte la Dordogne et La Rochebeaucourt, d’où son nom.
Or, l’édifice a hérité l’an dernier d’un nouveau châtelain: Aymeric Raphaël de Monferrat.
Né à Lyon, ce quadragénaire est devenu kiné après des études de juriste. Proche des anciens propriétaires du château de La Rochebeaucourt, un couple d’Américains, il tombe sous le charme du lieu et décide de le racheter. Depuis une dizaine d’années, l’endroit était à l’abandon.
Raphaël de Monferrat concrétise ainsi son rêve en 2011 et acquiert le domaine et ses 9 hectares de parc, fondant la société civile immobilière (SCI) «Domaine du château de La Rochebeaucourt».
Objectif de ladite SCI : valoriser le site inscrit aux monuments historiques l’ouvrir et à terme au public en tant que lieu touristique.
«Je n’ai pas acheté un château en ruine, mais les ruines d’un château» ironise le nouveau propriétaire. En effet, les soubassements de l’ancien édifice ont conservé tout leur cachet: arcades, salles voûtées, escalier d’honneur où les ornements encore visibles laissent imaginer la splendeur passée.
Les dispositions végétales du XIXe siècle sont un véritable petit bijou d’architecture naturelle. Très sensible à l’écologie, Raphaël de Monferrat s’investit depuis le début de l’année pour nettoyer le lierre envahissant et débroussailler les ruisseaux traversant la propriété.
Il est souvent aidé en cela par Raymond Borderon, le maire de Combiers, qui voit là une opportunité de valoriser sa commune. «Mais c’est un gros morceau qui va demander beaucoup d’investissements humains et financiers» ajoute prudemment l’élu. Les actions prioritaires de Raphaël de Monferrat sont de trois ordres: d’abord la mise en valeur du parc grâce à une gestion responsable du patrimoine végétal et hydrologique. Une remise en eau du canal a déjà permis un curage naturel enlevant vase et sédiments.
Pourquoi pas un restaurant haut de gamme ?
Ensuite, la rénovation, l’aménagement et la sécurisation des soubassements de l’ancien château.
Enfin, une recherche documentaire et photographique sur l’histoire de la propriété.
Mais le châtelain a d’autres ambitions à plus ou moins long terme. D’abord il veut installer son cabinet de kiné dans le petit pavillon près de l’entrée. Et pourquoi pas un resto haut de gamme dans l’aile ouest, un salon de thé et des jardins avec accès libre ou non au public? «C’est le projet de toute ma vie car je veux sauver ce patrimoine culturel et en faire profiter tout le monde. Il y a là un gros potentiel», assure le jeune propriétaire que l’ampleur du chantier ne semble pas effrayer le moins du monde et qui espère attirer des sponsors.
Une page Facebook permet de découvrir le site et de suivre le projet.
Article original : ici