Article paru dans le journal Sud Ouest du 6 avril 2012.
La tradition des chars de Pâques se perpétue depuis 128 ans. Tout le village se mobilise pour réaliser des chars décorés par des milliers de fleurs en papier crépon. Les défilés auront lieu dimanche 8 et lundi 9 avril, l’après-midi et en soirée.
Les mains s’activent. On encolle les fleurs de crépon à tout va ! Combien ? Quand on aime, on ne compte pas. Des milliers, en tout cas. Le président du comité des fêtes de La Rochebeaucourt-et-Argentine, à la limite de la Charente, Jean-François Ducher, par ailleurs adjoint au maire, règne avec bonhomie sur ce beau monde et l’on croise les doigts pour que le ciel soit de la partie.
L’an dernier, un méchant grain avait mis son grain de sel. En règle générale, on estime l’affluence à 4 000 personnes, chaque jour. Dans l’équipe, chacun remplit son rôle. Le président fabrique les carcasses métalliques, avec Guy Boyer et Jean-Pierre Bordas. Six personnes découpent le crépon à l’aide d’un emporte-pièce, depuis janvier. D’autres bénévoles les emmènent à la maison pour confectionner les fleurs.
La communauté britannique
Mardi, on était dans la dernière ligne droite. Objet de toutes les attentions, un cochon énorme qui constitue l’une des pièces du corso de Pâques. Les objets sont prudemment remisés à l’abri, en attendant leur transfert vendredi sous un hangar prêté par Dominique Rousseau.
On trouvera auprès du cochon rose, un phare, Rio le perroquet, un totem, un tipi d’indien, Kung Fu Panda. Comme chaque année depuis sept ans, la communauté britannique met la main à la pâte. Une quinzaine de dames opèrent, autour de Ross Stuart et John Martin. Ils ont réalisé plusieurs chars qui seront installés sur des remorques, dès samedi.
Le public pourra apprécier les défilés dimanche, à 15 h 30 et à 21 heures, et lundi à 15 h 30. Lundi soir, un feu d’artifice sera tiré (il est déplacé route de Bonneuil). De la même façon, en raison des travaux dans l’agglomération, une signalisation particulière a été mise en place. Les organisateurs demandent aux visiteurs d’observer à la lettre les prescriptions. Des parkings gratuits sont ouverts. Le spectacle du défilé est gratuit.
Les premières fêtes
« Il est nécessaire d’utiliser de 500 à 550 fleurs au m2 », explique le président Jean-François Ducher. La localité de 400 habitants va vivre des journées colorées et musicales, avec plusieurs sociétés et bandas. On attend des formations de La Rochelle, d’Abzac (Gironde) et un groupe de jazz.
« Une vieille habitante, Mme Ancelin, décédée dans les années 80 à l’âge de 103 ans, se souvenait des fêtes originelles. On dit que le comte Galard de Béarn, le chatelain, avait à l’époque offert une pompe à incendie. On peut établir ainsi l’origine du corso et affirmer que nous en sommes à la 128e édition », commente Jean-François Ducher, qui se flatte du coup de pouce municipal et de l’aide des forains par le biais des droits de place. Autre apport financier important : la buvette.
« Les fêtes des 14 juillet et du 15 août nous aident beaucoup », insiste le président du comité des fêtes. Et ne croyez pas que les chars fleuris soient éphémères comme les fleurs de cerisier. Ils ne se fanent pas du tout et sont remisés dans d’anciennes carrières, afin d’être loués à certaines associations. Le trésor est constitué de 80 pièces et servira dans les années à venir, à une rétrospective, comme ce fut le cas en 2000.
Article original : ici
Auteur : Jean-Louis Savignac