Article paru dans le journal Charente Libre du 15 août 2012.
À La Rochebeaucourt, le grand chantier de l’après-déviation a commencé. Des immeubles à réhabiliter, des commerces à rouvrir, des habitants à regagner.
Une vie, après la déviation. Une fête aujourd’hui pour perpétuer la tradition du 15 août. La Rochebeaucourt se métamorphose doucement. Depuis l’ouverture en décembre de la déviation, les camions qui rallient Ribérac ne traversent plus le bourg. Dans la foulée, la route départementale de Périgueux, la RD 939, vient d’être réaménagée, le pont recalibré. Il ne reste plus que la signalétique et l’éclairage à revoir.
Les deux accès ont changé le visage de cette commune de 470 âmes, porte d’entrée de la Dordogne et du Parc régional Périgord-Limousin. Mais il faudra attendre encore pour un lifting en profondeur.
Le mouvement est amorcé. Quelques maisons, désespérément fermées depuis des lustres, ont trouvé acquéreurs. Maryse Ruher-Lavaure, alias Dame Tartine, a ouvert une boutique de produits régionaux fin février. Le troisième commerce local, après le restaurant bar et le salon de coiffure. «Cette semaine ça marche bien avec les vacanciers des gîtes, mais c’est la première semaine» confie celle qui a ressuscité de vieilles recettes de galettes. Dame Tartine mise sur ce retour aux sources pour retrouver sa clientèle des marchés.
«Il faut reprendre à zéro le centre-bourg»
L’an prochain, un boulanger pourrait s’implanter de l’autre côté de la rue dans l’un des trois immeubles en ruine rachetés par la commune. En cours de réhabilitation.
«Le temps que la déviation n’était pas ouverte, on ne pouvait pas toucher à la voirie, aux places. Ça ne servait à rien. Tout était délabré à cause des camions, on risquait l’accident trois fois par jour. Maintenant, il faut reprendre à zéro le centre-bourg» reconnaît Jean-Noël Lefranc, le maire, en montrant l’ancien bar qui va être rasé. Le parvis de l’église sera dégagé «d’ici la fin de l’année si les banques veulent bien m’aider» glisse l’élu. Le projet global avoisine les 150.000 euros. La place de la Mairie devrait aussi bénéficier d’un coup de jeune; l’agence postale accueillir une boutique de vente de livres en ligne.
Au bord de la Nizonne, la municipalité a retapé une autre bâtisse qui pourrait servir d’antenne du parc naturel. Un autre projet.
Route de Périgueux, un Anglais a racheté une ancienne boulangerie pour installer un magasin d’antiquités. Quand ? Les échéances sont floues.
L’école, fermée depuis juillet faute d’élèves, devra aussi trouver une nouvelle destinée. Pourquoi pas des classes vertes ? La Rochebeaucourt dispose de deux zones Natura 2000 typiques: une zone humide le long de la Lizonne, une zone sèche sur le plateau d’Argentine. Les projets fourmillent mais le budget de la commune – de l’ordre de 400.000 euros – n’est pas extensible. «On a énormément de travaux à effectuer» lâche le premier magistrat, prudent sur les délais. Il a fallu patienter vingt ans pour la déviation. Le chantier de l’après-déviation ne se réglera pas en un jour.
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