Article paru dans le journal Charente Libre du 31 août 2012.
Il faut remonter le temps pour comprendre l’importance de l’inauguration de l’aire de repos d’Edon. Un feuilleton commencé il y a vingt ans. Et qui n’est pas fini.
Un président de conseil général qui est aussi sénateur, une sénatrice, une députée, un président de communauté de communes (CDC), un conseiller régional pour représenter la présidente, le secrétaire général de la préfecture, une dizaine de maires…, l’aire de repos d’édon ressemblait hier matin à une plage d’élus, la température estivale en moins.
L’événement, il est vrai, valait le déplacement. Programmé un mois plus tôt, il avait été remis à ce lundi 29 octobre, premier jour des vacances scolaires, pour s’adapter aux emplois du temps présidentiels. La vie d’élu n’est pas un long fleuve tranquille.
L’élément essentiel qui n’échappe à personne dans le décor sommaire de ce lundi est un ruban tricolore. Celui qui marque toutes les grandes inaugurations pour peu que l’on y ajoute la paire de ciseaux. L’aire d’édon mérite les deux.
Certes, le restaurant, ouvert en juin, est fermé depuis la mi-septembre mais il rouvrira le 15 mars. Vocation saisonnière oblige. Certes, le hall d’exposition dédié au tourisme ne compte que quelques affiches mais ce n’est qu’un début. «Il faudra le faire évoluer avec nos partenaires de Dordogne», reconnaît Jean-Michel Tamagna, président de la CDC Horte-et-Lavalette. Restent les toilettes, «des toilettes exceptionnelles», comme le souligne Marie-Line Reynaud, la députée, sur lesquelles il conviendrait sûrement de s’attarder. Longuement. Pour refaire l’histoire.
Une histoire longue de vingt ans
L’aire d’édon n’est pas née au petit matin de ce mois d’octobre languissant dans un climat de congratulations réciproques. Il faut remonter vingt ans en arrière pour assister aux prémices, l’achat de cette ancienne longère par le conseil général. Une quinzaine d’années plus tard, il la cède à la CDC pour l’euro symbolique. A l’arrivée, «le bébé» qui aura coûté 268 000 euros, équitablement répartis entre l’État, la Région, le Département et la CDC, «s’intègre dans un projet plus large» comme le rappelle Michel Boutant, président du conseil général. Il vise à rapprocher Charente et Périgord. Après la déviation de La Rochebeaucourt qui permet de rallier Ribérac en évitant le bourg, après le rond-point d’édon sur la D 939, il faudra encore soigner la voirie, l’accès au château et imaginer un parking supplémentaire. Une réunion des élus des deux départements est prévue, à cet effet, fin novembre. Sans ruban ni trompettes.
L’aire de repos, qui porte joliment son nom, permet de savourer le chemin parcouru tout en contemplant le chemin à parcourir. «C’est la première porte sur le Grand-Angoulême, cela devrait nous permettre de drainer un maximum de touristes vers la Charente», se réjouit par avance Abel Migné, vice-président du conseil général. L’air des vacances a toujours des effets bénéfiques.
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