Article paru dans le journal Charente Libre du 26 décembre 2012.
La communauté britannique est bien implantée Une chance pour anglophones et francophones de se familiariser avec la langue de l’autre. Exemple à Marthon.
C’est la deuxième année que Michèle Rouffanche propose des journées de meilleure maîtrise des langues, à des francophones et à des anglophones désireux de se sentir plus à l’aise dans la communication. «Ne serait-ce que pour avoir des relations de voisinage plus intéressantes». Les cours se déroulent à Marthon sous l’égide de l’université de pays, en matinée puis en après-midi le premier samedi de chaque mois, dans la salle communale du dessus des halles (1).
Le groupe est composé de francophones et d’anglophones. «Chacun parle dans la langue de l’autre et sous son contrôle, tant pour le vocabulaire que pour la prononciation», précise l’animatrice.
S’il s’agit d’un travail qui demande de la concentration, «C’est toujours le plaisir qui prévaut, et un climat de sympathie mutuelle reposant à la fois sur le respect et la bienveillance», reconnaissent les participants.
Langue utile, langue subtile
Au point que Michèle Rouffanche en arrive parfois à se demander comment faire pour qu’on rechigne moins à se corriger l’un l’autre quand il le faut.
Les exercices sont variés. Au départ, la présentation personnelle est un moment important. Elle peut d’ailleurs se poursuivre par le récit d’événements dans lesquels on a été impliqué.
Il s’avère qu’il s’agit souvent de scènes cocasses qui ne font qu’ajouter à la bonne humeur. Des travaux en sous-groupes et des ateliers sont aussi au programme. Et, pour satisfaire des attentes pratiques, chacun est invité à s’imaginer dans des situations de la vie quotidienne: à la gare, à la banque, dans un commerce, en pleine campagne etc.
Il peut arriver que les subtilités de langue tournent au casse-tête. Quand il faut par exemple traduire des expressions comme «du tac au tac», «à la queue leu leu», «faux jeton», «rentrer bredouille», «arriver à la bourre» ou «courir sur le haricot»!
Les meilleures leçons sont sur le terrain
On s’en tire toutefois, par les gestes s’il le faut, et Françoise Aubert est là en puits de connaissance du vocabulaire. Il n’est pas étonnant qu’au moment de partager les paniers, on en est encore à jouer d’expressions à double fond comme «nous portions nos portions»… Ce qui ne nuit en rien au régal de ces moments de convivialité, «Surtout que ces dames anglaises sont des pâtissières d’exception», entend-on dans le camp français.
Depuis cette année et à côté de ces séances studieuses, il y a également, une fois par mois, une sortie découverte durant laquelle il est finalement plus facile de se reprendre mutuellement.
On a commencé par le prieuré de Rauzet à Combiers où réside l’une des participantes. Est venue ensuite la Tour Saint-Jean à Marthon dont on fréquente aussi les expositions. Et, pour finir l’année, Simon et Joanne Toop avaient invité le groupe à La Rochebeaucourt, avec au programme: église, ruelles, pont rénové, parc du château et son arc de triomphe dédié à la Vertu, et encore Argentine, son église et ses cluzeaux.
La visite s’est achevée par l’atelier de peinture de Simon Toop, autour d’un délicieux et copieux goûter anglais à faire oublier la pluie qui tombait drue. Une manière de se perfectionner «in the basket», «au tail» comme on dirait en charentais. En sachant qu’il reste bien sûr libre à chacun de donner les suites qu’il veut à ce bain linguistique qui en tout cas réconcilie avec une langue qui n’est pas la sienne.
(1) Le prochain cours aura lieu le samedi 12 janvier à partir de 10 heures. Les portes sont ouvertes à toute personne intéressée notamment par l’apprentissage de la prononciation anglaise ou française. Contact au 05.45.54.16.58