Article paru dans le journal Charente Libre du 23 septembre 2013.
Après des années de désertification, La Rochebeaucourt a terminé son réaménagement et accueille une nouvelle boulangerie. Une renaissance pour le maire et ses administrés.
Ce petit bourg, situé à la frontière de la Charente, qui avait des atouts pour être un village coquet, a vu au fil des ans ses habitants le déserter. Et ses commerces, jadis florissants, fermer un à un. La cause? Une rue principale envahie par une circulation de plus en plus dense et surtout par des poids lourds dans les deux sens. Le bruit, la poussière, le danger omniprésent et autres désagréments ont eu raison de la patience des Rochebeaucourtois.
En 2008, Jean-Noël Lefranc prend la tête de la mairie et apporte des idées novatrices. D’autant que le projet de la déviation du bourg avance. Lequel sera finalisé fin 2012, libérant ce boyau étroit qui traverse le bourg de la circulation vers Ribérac. Seuls des riverains l’empruntent encore. Mais le mal est fait.
La plupart des bâtiments ne sont plus que des coquilles vides, souvent en piteux état. Le dernier coup de semonce a été donné en 2007 avec la fermeture de la seule boulangerie restante. Aujourd’hui, ne restent qu’un bar-restaurant, l’agence postale et l’agence immobilière, ainsi qu’une coiffeuse. « Quelques investisseurs, profitant de leur dépréciation, ont bien acheté quelques bâtisses, sans donner suite face aux travaux de restauration colossaux », se désole le maire, Jean-Noël Lefranc.
2008, la commune entrevoit une ouverture
Le projet de réinstaller un boulanger est dans les cartons. « Pour capter le passage de la route de Périgueux, [D 939] il a fallu acheter des bâtiments dont certains, menaçaient ruine, explique le maire. Il nous aura fallu deux années pour monter les dossiers et réunir les fonds avec l’aide du Fisac [Fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce]. D’autant que le pont qui enjambe la Nizonne a dû être réaligné et la D 939 réaménagée. Ce qui a repoussé nos travaux mais amélioré l’entrée du bourg. » La commune rachète pour quelques euros des vieux murs à l’entrée de la rue de Ribérac. Une partie sera démolie pour « aérer » le lieu et agrandir la place de l’église. L’autre sera réhabilitée en boulangerie et en logements sociaux. Un fournil tout équipé et son magasin flambant neuf, surmontés d’un appartement, seront achevés au début de l’été. Ne reste plus qu’à trouver l’artisan.
Plusieurs candidats potentiels proposent leurs services, mais la situation ne les attire pas vraiment. Un bourg qui repart de zéro n’est pas franchement encourageant. C’est de Dignac que viendra le sauveur. En la personne du jeune couple de boulanger-pâtissier, Alexandre Dutrias et Amélie Fougerat, installés depuis peu en Charente mais dont le matériel est obsolète. Plutôt que d’investir, cette proposition « clé en main » leur plaît.
Dès le début de l’été, les premiers pains sortent du four. C’est un succès. « On vient des communes alentours et les gens de passage, travailleurs ou vacanciers, profitent de l’aubaine, raconte Amélie. Et en plus, nous avons été très bien accueillis, tant par la municipalité que par la population. Même le petit coin épicerie se vide rapidement. » Du coup, la boutique de Dignac est désormais un dépôt de pain que le couple alimente quotidiennement.
Après la rénovation de l’église d’Argentine et la sécurisation des cluzeaux, l’effacement des réseaux aériens, l’aménagement d’un commerce, il reste encore beaucoup à faire.
L’aménagement de la place de l’église et de la mairie, de parkings et la réfection de la voirie réalisés, La Rochebeaucourt, réputée pour sa cavalcade de chars fleuris le week-end de Pâques, retrouvera peu à peu sa dignité « en attendant que d’autres commerces et de jeunes couples viennent s’installer! », se plaît à espérer le maire heureux d’avoir déjà réussi ce chalenge!
La boulangerie pâtisserie est ouverte tous les jours de 7h à 13h et de 15h30 à 19h 30. Fermée le mercredi et dimanche après-midi.
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