Article paru dans le journal Sud-Ouest du 17/02/2017.
La Rochebeaucourt attend des subventions promises depuis des années pour la rénovation du bourg.
« Je ne pense pas qu’ici nous profiterons de tout ce qui est investi en Périgord noir, de Lascaux à la déviation de Beynac. »
À La Rochebeaucourt, commune frontalière avec la Charente, Michel Bosdevezy, 67 ans, découvre depuis trois ans les contraintes de la fonction municipale. Il a succédé à un maire qui ne se représentait pas. Cet ancien militaire de haut niveau avait peur de s’ennuyer à la retraite : la gestion de cette commune de 335 habitants l’occupe à plein-temps. Mais il s’agace quand il constate que « les communes rurales sont oubliées ».
Il en veut pour preuve le dossier de la traverse du bourg, complétement bloqué. « Depuis l’ouverture de la déviation de la route d’Angoulême vers celle de Ribérac, on nous avait promis de nous aider pour refaire la rue défoncée. Nous devons aussi revoir l’assainissement et enfouir les réseaux qui sont vétustes. » La note est d’au moins 600 000 euros (NDLR : le budget communal est d’1 million d’euros).
Subventions perdues.
« Nous avions obtenu en 2013 des aides de l’Etat et une promesse du Conseil général. La commune s’engageait sur 45% de la somme. Mais, en 2014, aucune nouvelle, en 2015 toujours rie et, en 2016, une fin de non-recevoir. En janvier 2017, nous avons reçu une lettre de Germinal Peiro, le président du Conseil départemental, nous disant que ce ne serait pas au budget primitif mais que l’on pourrait faire partie d’une liste complémentaire en cours d’année.»
Autant dire que Michel Bosdevezy n’y croit plus guère, d’autant que les subventions de l’État vont être perdues, faute de lancer les travaux Il soupire : « En plus, on a vraiment l’impression qu’il n’y a pas de coordination entre l’État et le Département » De plus en plus de compétences sont déléguées à la Communauté de communes (Dronne et Belle), « mais elle aussi fait ce qu’elle peut avec les moyens qu’on lui donne».
Maisons fermées.
Bref, on se sent abandonnés dans ce bourg périphérique de la Dordogne, plus tourné vers Angoulême que vers Périgueux. D’ailleurs, la mairie étudie un rapprochement avec des communes voisines, dont deux de Charente (Edon et Combiers). Une nouvelle commune à cheval sur deux départements, ce serait une première en Dordogne. À La Rochebeaucourt, il reste encore une boulangerie et un café, mais on se souvient du temps où il y avait cinq cafés, deux boulangeries, deux boucheries, trois épiceries, etc.
Refaire cette traverse étroite esquintée par des années de passages de poids lourds permettrait de motiver la réhabilitation de maisons fermées. Et encore, la commune a eu la chance de voir s’installer et se développer l’agence immobillère Leggett, qui a son siège social national ici, réparti entre plusieurs maisons rénovées.
Avec ses adjoints Jacky Cessat et Jean-François Ducher le maire travaille à réanimer la commune, riche en patrimoine avec le plateau d’Argentine, ses cluzeaux et son église abbatiale du XIe siècle. Les idées ne manquent pas, mais pour les financer c’est autre chose.
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