Le château dit de la Rochebeaucourt à Combiers a été racheté il y a peu…
Ce que l’on appelle le château de la Rochebeaucourt aux allures fantomatiques est en fait situé en Charente, sur la commune de Combiers. On ne peut manquer cet ensemble un peu fantomatique lorsque l’on traverse le village de La Rochebeaucourt par la D 939. Il a été racheté il y a peu par le Britannique Trevor Leggett, de la société Leggett immobilier dont le siège est situé à quelques mètres de là, côté Dordogne.
Malgré des projets précis pour la partie «château», Trevor Leggett ne savait trop quoi faire de ce qui était jadis un parc luxuriant. Un territoire naturel que lorgnait de longue date la commune pour y aménager une sorte de prolongement de l’aménagement d’un sentier d’interprétation, le long de la rivière Nizonne, qu’elle vient tout juste d’achever.
Faire «un petit marais poitevin»…
«Je n’en ai pas besoin et c’est mieux que tout le monde en profite car c’est un des plus beaux endroits de la Charente», Le Britannique voulait bien vendre. Mais Combiers, petite commune d’à peine plus d’une centaine d’habitants, a peu de moyens financiers. Après quelques négociations, Trevor Leggett décide de faire don de ce parc à la commune.
«Car il y a une demande des locaux qui attendent avec impatience de pouvoir visiter cet endroit et que les plus anciens ont bien connu, du temps où ils y venaient pêcher des truites dans la pisciculture abandonnée depuis longtemps, , ou flâner discrètement près du canal et s’embrasser sous la célèbre arche de la Vertu.»
Une aubaine pour l’équipe municipale de Patrick Épaud, le maire et son adjoint Alain Joseph qui ont déjà imaginé ouvrir ce lieu au public. «Et ce sera la première fois depuis le XVIIe siècle que ce sera accessible librement au public», s’enorgueillit le donateur.
«Pour en faire un petit Marais poitevin», la municipalité a déjà de nombreux projets : Réhabiliter certains des anciens bassins piscicoles situés entre le lit de la Nizonne et le canal, avec circuit d’interprétation de la pisciculture ; créer un cheminement pédestre exceptionnel où le marcheur déambulera sur 3 km entre des arbres séculaires, sur les anciens chemins des châtelains, et pourra admirer la vallée, et même le village de la Rochebeaucourt depuis des belvédères naturels et bien sûr, emprunter l’allée de la Vertu pour rejoindre le monument du même nom, à moins qu’il n’aille se rafraîchir dans l’une des grottes qui s’ouvrent dans la paroi rocheuse.
L’équipe envisage aussi de réhabiliter le canal et imagine mettre des barques à la disposition du public pour naviguer sur ses eaux calmes. Mais la tâche est immense. Car abandonné depuis belle lurette, ce site classé Natura 2000 va devoir être débroussaillé, aménagé et sécurisé. Le plus gros morceau va être de désenvaser le canal comblé par quelque 20.000 m3 d’alluvions.«On essaie de s’entourer d’un maximum de partenaires», explique Alain Joseph qui, avec la Drac et l’ATD 16, a déjà lancé une pré-étude du projet et des partenariats avec l’association les Gardiens du patrimoine, le Syndicat de rivières du bassin de la Dronne ou encore les Amis du patrimoine d’Horte et Lavalette…
Des origines à nos jours…
Situé à la frontière de la Dordogneet la Charente, sur le territoire dela commune de Combiers, le château dit de la Rochebeaucourt, fut l’un des plus importants de Charente.
Construit dans un style Renaissance au XIXe siècle sur les ruines d’un précédent château du XVIe, il était composé à l’origine par le logis lui-même et une orangerie côté Edon. Il a été détruit par un incendie en février 1941 alors qu’il était occupé par l’armée allemande.Aujourd’hui ne subsistent que l’orangerie et les soubassements de la partie logis du château constitués d’arcatures fermées, sur lesquels un pavillon a été construit. Un passage couvert conduit à des pièces ornées de sculptures de la fin du XVIe siècle et un escalier monumental qui donnait accèsau nouveau château. Tout cela reste la propriété de Trevor Legett.
Son parc anglais d’époque Restauration est longé, d’un côté, par un grand canal qui alimentait la turbine actionnant pompes et générateur électrique, et de l’autre par une falaise rocheuse où serpentent des chemins de promenades. Une allée majestueuse bordée de platanes conduit à un arc de triomphe dédié à Pauline de Tourzel qui accompagna sa mère, gouvernante des enfants de Louis XVI et Marie-Antoinette de 1789 à 1795.
Elle épousa en 1797 le marquis Alexandre Galard de Béarn. L’arc de triomphe de style néoclassique fut construit en 1840sur l’allée Verte du parcà sa mémoire et à sa vertu. D’où son nom, arche de la Vertu.
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