Article paru sur le site de France 3 Nouvelle Aquitaine : ici
Depuis samedi soir, 1.500 personnes font la fête sur un terrain privé, au bord de la route départementale 12 , dans la commune de La Rochebeaucourt-et-Argentine, au nord de la Dordogne. La rave-party a commencé dans la nuit. Un important système de sonorisation a été mis en place. Les riverains ont alors alerté la gendarmerie.
Une quarantaine de gendarmes est actuellement sur place. Pour le moment, ils assurent la sécurité sur la route en coupant notamment les accès : « pour éviter des drames étant donné les stationnements anarchiques auxquels nous sommes conforntés » explique le lieutenent colonel Jean-Luc Pereau de la Gendarmerie de Dordogne, les fêtards ayant garé leurs véhicules au bord de la départementale.
Les forces de l’ordre contrôlent les personnes qui sortent avec un test d’alcoolémie et un test salivaire. Elles cherchent également à identifier et à entrer en contact avec les organisateurs de la fête.
Le propriétaire du terrain a porté plainte, mais selon la Préfecture, l’évacuation n’est pas à l’ordre du jour. Les gendarmes contrôlent les personnes qui sortent avec un test d’alcoolémie et un test salivaire.
Maria Laforcade et Camille Saiseau sont sur place.
France Bleu Périgord : article ici
Des voitures et des campings-car venus de partout
Les fêtards viennent de partout en France. Sur le terrain, des voitures immatriculées en Gironde, dans le Lot-et-Garonne, des Pyrénées-Atlantiques mais aussi de Bretagne, de l’Hérault ou encore d’Espagne. Ce sont des jeunes pour la plupart mais il y a aussi des personnes plus âgées.
Steven, 24 ans, a roulé cinq heures depuis Béziers pour participer à cette soirée. Le jeune homme et ses amis veulent « profiter et décompresser » pendant cette période de covid. Il a été prévenu la veille, presqu’au dernier moment.
Un mur d’enceintes au fond d’un champs
Un mur d’enceintes a été installé dans le fond et des rubalises délimitent la « piste de danse » et les endroits pour se garer. Rien ne traîne par terre, les fêtards sont très respectueux de l’endroit. Ils ont apporté les sacs poubelles pour ne rien laisser à leur départ. La musique résonne et l’ambiance est bonne, les fêtards sont accueillants et ravis d’être là. Certains continuent de danser même si le jour est levé, d’autres se reposent un peu.
On dirait presque un festival ordinaire, sauf que personne n’est masqué et il n’y a eu aucun contrôle à l’entrée sur les vaccins ou les tests.
Beaucoup d’habitants n’ont rien entendu
C’est ce qui inquiète certains habitants de la Rochebeaucourt. Ils craignent que cette rave-party devienne un cluster. La plupart n’ont rien entendu de la nuit. Certains sont surpris même de voir les gendarmes en nombre ce matin dans les rues du village périgourdin à la frontière avec la Charente. Un hélicoptère de la gendarmerie a même survolé le village ce dimanche matin.
Selon le maire de la commune, Michel Bosdevesy, des centaines de voitures et même des camping cars sont arrivés vers minuit ce samedi soir sur ce terrain boisé et isolé de la commune. Ce n’est pas la première fois qu’une rave party est organisée à la Rochebeaucoup explique le maire, « cela doit être ma cinquième ou ma sixième sur mes deux mandats ». Michel Bosdevesy n’a pas beaucoup dormi entre les coups de fil aux gendarmes. Il se promène se dimanche matin dans les rues de sa commune pour répondre aux questions des habitants.
Les propriétaires portent plainte
Le terrain de deux hectares appartient à deux agriculteurs associés, Sylvie et Michaël. Ils élèvent une soixantaine de vaches laitières. Ce n’est pas la première fois qu’une fête est organisé sur ce terrain explique Sylvie. « Déjà l’an dernier, ils sont venus mais ils étaient beaucoup moins nombreux ». L’agricultrice est agacée car l’an dernier, elle n’avait pas porté plainte en leur demandant de ne pas revenir. Ce dimanche, ils sont là, et beaucoup plus nombreux dans un champs en attente d’être moissonné : « On a fait poussé du foin là-bas, il doit probablement être tout piétiné. Au vu du prix des aliments aujourd’hui, ce n’est pas respectueux »
La justice recherche les organisateurs
Les gendarmes ont installé leur PC de crise dans la salle des fêtes du village. Ils seront là jusqu’à tant que la fête continue. Il n’est pas question de déloger les fêtards, notamment parce que certains ne sont pas en état de prendre la route.
Le parquet de Périgueux est saisie et la justice recherche désormais à identifier les organisateurs de cette fête sans autorisation.